Dans le très touchant Les dieux de Molenbeek, Reeta Huhtanen aborde la difficile question de la religion, en marge des attentats terroristes qui ont frappé la Belgique en 2016.
Aatos et Amine ont six ans. Ils vivent dans le quartier sensible de Molenbeek, à Bruxelles. Le premier est finlando-chilien, les parents du second viennent du Maroc. Les petits garçons sont les meilleurs copains. Jeux dans la cour de l’immeuble, promenades dans les rues du quartier, repas et goûters, ils passent tout leur temps ensemble.
Aatos est un petit garçon qui questionne sans cesse. Ses interrogations du moment concernent la religion, et surtout Dieu. Entre Allah, loué par son copain Amine, les dieux nordiques de sa culture finlandaise et son amie Flo qui lui répète sans cesse que Dieu n’existe pas, il est perdu. Tour à tour, il s’attache à une divinité avant de passer à une autre, dans une quête éternelle pour trouver chaussure à son pied. Et puis l’indicible arrive. En mars 2016, Bruxelles est la cible d’attentats, dans la vague de terreur qui frappe l’Europe. La vie à Molenbeek change, mais les interrogations d’Aatos restent.
Un regard d’enfant sur le monde
Avec une touche très poétique, Reeta Huhtanen dévoile ces questionnements dont elle a été le témoin privilégié pendant les quelques mois où elle a suivi les enfants. Beaucoup de questions qui demeurent sans réponses, mais aussi un grain d’espoir. Dans un monde où règne parfois la violence, la peur et les différences, un regard d’enfant peut tout apaiser.
Maÿlice Lavorel
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