La vie du festival

Les pépites de la rédaction

Sept jours, des heures de visionnages, et le voici enfin notre palmarès pour cette édition 2022. En attendant le verdict des professionnels.

Emilie : Gemma a un plan, Arantza Diez – Histoires d’Europe

« Difficile de faire un choix parmi tous les documentaires épatants proposés. Pour ma part, c’est Gemma a un plan qui a le plus retenu mon attention. La manière de filmer de la réalisatrice, à l’aide d’une caméra embarquée, rend le film encore plus vivant. Nous sommes immédiatement transportés dans l’aventure migratoire des protagonistes, comme si nous étions nous-même assis sur le siège arrière de la voiture. Et quelle aventure ! Celle de migrants partis à la recherche d’une vie meilleure, d’une survie, loin de la guerre, en dehors des frontières du camp dans lequel ils sont entassés. Celle d’une infirmière catalane et de son mari, traversant l’Europe pour leur venir en aide. De la peur, de la désillusion, mais aussi beaucoup de partage, de solidarité et de joie. Un documentaire qui dénonce la passivité de l’UE concernant la question migratoire et qui remet l’humain au centre des préoccupations. Vous ne pourrez que vous attacher aux personnages ».

Lire aussi : Quand la loi est injuste…

Gemma a un plan de Arantza Diez
Gemma a un plan de Arantza Diez

Carole : Over the limit, Marta Prus – Carte blanche Arte

« Au bras de la réalisatrice Marta Prus, le spectateur plonge au cœur de l’entraînement d’une sportive de haut niveau. Au fil du documentaire, on y découvre l’univers impitoyable de la gymnastique rythmique et de la pression continue imposée par la fédération russe à ses athlètes. Margarita Mamum, 20 ans, se prépare pour les JO de 2016. Les compétitions s’enchaînent. A chaque erreur les brimades des entraîneurs fusent. « Tu tremblais », « tu as été nulle », « quand tu fais des erreurs tu nous fais du mal »… Un championnat, puis un autre. Elle gagne le suivant. Le comportement de son équipe change à un bisou sur le front en encouragement, aux mots plus tendres « Brave fille », « j’ai eu la chair de poule quand elle s’est présentée ». Seule la perfection est autorisée. L’angoisse d’échouer l’accompagne à chaque fois qu’elle met son juste au corps. Le visage fermé, le corps fatigué, la passion coupée, la gymnaste russo-bangladaise s’accroche, pour son père, atteint d’un cancer. Des images splendides et un talent magistral mis en lumière. »

Margarita Mamun se découvre dans Over the limit.

Lucas : Les Damnés de la Commune, Raphaël Meyssan – Panorama

« Est-ce parce que ce documentaire est un long-métrage d’animation ? Est-ce parce qu’il m’a ramené au moment ou j’étudiais cette période historique  ? Est-ce pour ses comédiens de doublages ? Ses musiques ? Son témoignage ? Son histoire? L’Histoire ? Je ne sais pas vraiment, mais il est sûr que Les Damnés de la Commune est mon coup de cœur. Le récit poignant de Victorine, magnifiquement interprétée par Yolande Moreau et de son « Bataillon des Enfants Perdus » a su m’emporter pendant cette heure et demi.

Entre la subtile animation donnant vie aux gravures contemporaines à la Commune de Paris qui composent à elles seules le film et le récit historique porté par la voix de Simon Abkarian, j’ai plongé au début de l’année 1871. Je me suis retrouvé sur la butte Montmartre à défendre les barricades, à m’inquiéter pour les oubliés de la IIIème République. Une claque visuelle, historique et narrative. Pour toute personne qui aime le cinéma d’animation, l’histoire ou qui est curieuse, Les Damnés de la Commune est à voir. Si vous avez l’occasion de le voir, sur Arte ou en salle (surtout en salle), foncez ! »

Entièrement réalisé à partir de gravures d’époque, Les Damnés de la Commune est une pépite visuelle.

Clara : Revolution of Our Times, Kiwi Chow – Impact

« En lisant sur le programme la durée du documentaire, j’admets avoir hésité à changer de salle de cinéma. 2h32, le film le plus long toutes catégories confondues. Finalement, pas une seule seconde je n’ai regretté mon choix. Revolution of Our Times de Kiwi Chow retrace les manifestations qui ont secoué Hong Kong entre 2019 et 2020. Un documentaire renversant. Face aux innombrables scènes de violences policières, aux assassinats parfois perpétrés sous les yeux des caméras et à l’espoir de ces jeunes manifestants, difficile de ne pas être bouleversé. On a beau avoir lu des articles sur les évènements, avoir vu des vidéos, rien n’est comparable aux images capturées dans Revolution of Our Times, au plus près des manifestants et accompagnées de témoignages inédits de figures pro-démocratie, souvent à visages cachés. Brutal mais nécessaire, ce documentaire dépeint par-dessus tout l’importance du mouvement. Comme le résume un manifestant, « ce n’est pas un sacrifice, c’est une lutte pour la vie« . »

Lire aussi : Revolution of Our Times, une puissante tribune aux manifestations hongkongaises

Extrait du film du documentaire Revolution of Our Times, par Kiwi Chow

Ynès : Des femmes face aux missiles, Sonia Gonzalez – Impact

« La sélection toutes catégories confondues était si remarquable que retenir uniquement un documentaire ne fut pas chose aisée. Mais en sortant de la salle obscure après Des femmes face aux missiles, je me suis sentie galvanisée. Sonia Gonzalez revient avec brio sur un mouvement antinucléaire et antimilitariste du début des années 1980 uniquement composé de femmes. Au-delà des images d’archives, le spectateur rencontre ces anciennes campeuses, qui, quarante années plus tard, racontent leur expérience et la manière dont celle-ci a changé leur vie. Le regard pétillant et les souvenirs encore vifs, ces militantes m’ont accueillie à bras ouverts dans la demeure de leurs utopies, leurs peines, leurs peurs, leur intrépidité. Voir les femmes de Greenham s’affranchir de leur sentiment d’impuissance avec leurs propres armes m’a donné le sentiment singulier que tout est possible pour celles qui y croient. »

Lire aussi : Les femmes de Greenham Common

A Greenham, les femmes s’opposent au dépôt d’armes nucléaires dans la base militaire.

Mattias : Les raisins de la misère, Ixchel Delaporte et Olivier Toscer – Impact

« En moins d’une heure, Ixchel Delaporte et Olivier Toscer mettent en lumière la part la plus sombre de nos fleurons viticoles. Convaincant dans son propos, brillant dans sa réalisation, il donne la parole à ces damnés de la vigne, des petites mains de la lutte aux travailleurs résignés. La plus belle étiquette française à l’étranger en prend un coup, et c’est tant mieux. »

Lire aussi : Lumière aveuglante sur les petites mains des grands crus

Les raisins de la misère, par Ixchel Delaporte et Olivier Toscer, dépeint les terribles conditions de travail des ouvriers viticoles. Une claque.

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