Tendres ou poignants, ces films ont conquis plus que les autres notre rédaction. Nos coups de cœur à distance. En attendant le palmarès.
Adrien Sarlat – Woman from Belarus, de Irakli Kordzaia
« Le destin épatant d’une babouchka courageuse et attachante, qui a fait du combat pour la liberté et la dignité du peuple bélarusse son credo. Dans un régime aux velléités autoritaires qui semble s’être trompé d’époque, la vieille femme a été la première à incarner la lutte démocratique. Sa personnalité rayonnante tranche avec l’autocratie grisâtre de Loukachenko, et son histoire fait aujourd’hui écho aux dernières tragédies qui ont endeuillé le pays. Un documentaire qui tombe à point nommé, entre passé et présent, dénonçant le dictateur et célébrant ses opposants. »

Louis Fabre – Les damnés, ouvriers en abattoir, de Anne-Sophie Reinhardt
« En à peine plus d’une heure, Anne Sophie Reinhardt parvient à nous faire ressentir l’âpreté du méconnu travail en abattoir. Les entretiens réalisés avec ces ouvriers chargés d’enchaîner les meurtres en série, révèlent la progressive aliénation dont ils sont victimes. Un thème original, dépourvu d’un traitement manichéen naïf, pour un documentaire profondément humain et bouleversant, aussi éclairant que douloureux. »

Lisa Ducazaux – Le tampon, Camille Kunegel
« Réalisé par Camille Kunegel, une étudiante en cinéma de 23 ans, Le tampon est un documentaire autobiographique. La réalisatrice y raconte son traumatisme ; de nombreuses femmes, plus ou moins jeunes, peuvent s’y reconnaître. Ce court-métrage retrace le viol de Camille, le jour de ses 18 ans. Cette soirée où ce garçon alcoolisé retire son tampon sans son consentement. Où immobilisée par la brutalité du geste, la jeune femme est incapable de dire « non ». Les plans sans artifices aucun peuvent troubler mais bouleversent surtout, avec des moments particulièrement poignants comme lorsque qu’elle annonce son viol à sa mère. Au-delà d’un coup de cœur, ce documentaire agit comme un coup de poing. Essentiel pour mettre des mots et des images sur ce fléau, bien trop répandu silencieusement. »
Louis Faurent – Souvenir Souvenir, de Bastien Dubois
« Un jeune homme qui s’interroge, un grand-père qui se cache, une famille qui ne sait rien. Portrait d’une histoire française et d’une mémoire imparfaite. Bastien Dubois aborde avec tact et originalité l’épineux sujet de la guerre d’Algérie. Plus que la mémoire en elle-même, il évoque l’envie de comprendre ou le dégoût de savoir. Touchant et précis, il pointe en quelques minutes ces questions dont chacun a eu écho mais que personne n’ose regarder. »

Émilie Barthe – Guillermina, de Aida Esther Bueno Sarduy
« Entre joie et nostalgie, ce documentaire raconte l’empreinte laissée par Guillermina, sa nounou adorée, sur le petit Eugénio, lors de son enfance à Cuba. Entre photographies d’époque et dessins aux crayons et aux couleurs qui s’animent au rythme des péripéties, cette œuvre est une véritable démonstration de douceur. Dans cette atmosphère calme et chargée d’émotions, le spectateur est pris de sympathie pour cette femme que le petit garçon considère « comme [sa] mère ». On se laisse alors emporter dans le voyage du jeune homme, nostalgique de cette période de joie, sur les traces d’une enfance heureuse.

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